Chapelle de la Très-Sainte-Trinité et du Saint-Suaire de Nice

La Chapelle de la Sainte Trinité et du Saint Suaire est située au fond du cours Saleya à côté de l’ancien Sénat. Elle doit son nom au Saint Suaire repris par la ville de Turin. L’archiconfrérie des pénitents rouge rassemble les traditions de trois autres confréries depuis 1824.Chapelle de la Très-Sainte-Trinité et du Saint-Suaire de Nice

La création du Sénat de Nice, cour de justice permettant de juger en appel, a nécessité de trouver un lieu pour son installation. Après avoir siégé dans plusieurs bâtiments, il fut décidé de l’installer à l’emplacement des bâtiments de la Gabelle, à côté de l’oratoire de la Confrérie du Saint-Suaire.

En 1750, le Président du Sénat de Nice, Pierre Mellarède, demande au roi Charles-Emmanuel III l’autorisation d’agrandir le bâtiment. Un premier projet est présenté par le colonel-ingénieur Devincenti. Le roi demande l’avis de l’architecte Joseph Michaud qui présente un nouveau projet le 4 janvier 1763 établissant une jonction entre le bâtiment du Sénat et la Chapelle du Saint-Suaire. Finalement, la façade de la chapelle est construite par l’architecte Gio-Battista Borra en 1763 en même temps que la salle d’audience située à côté et la loge du Sénat. Les travaux ont été réalisés par l’entrepreneur Dominique Antoine Caldilary aidé de Jacques Aschieri. Il est à remarquer qu’à cette époque les bâtiments cultuels avaient prédominance sur les bâtiments publics et souvent les lieux de culte étaient construits « en avant » de l’alignement des façades, même de celles les plus prestigieuses du pouvoir politique : ce fut le cas ici.
En septembre 1792, avec l’arrivée des troupes révolutionnaires à Nice, le Comté ne tarde pas à devenir un nouveau département français, et ce dès le premier trimestre 1793. Les lois révolutionnaires s’appliquent et les Confréries sont dissoutes et leurs biens saisis et vendus au titre des Biens Nationaux. Après quelques années les bâtiments sont occupés par les militaires et la chapelle est transformée pour loger les soldats. La voûte de la chapelle s’effondre puisque pendant l’occupation française, seul l’agrandissement du Palais de Justice sur son emplacement était recherché. Ce projet n’aboutira jamais.